13 octobre 2018

Chères amies, chers amis,

Je m’appelle Nour et je suis étudiante à Paris 8 Saint Denis. Je lis beaucoup, j’aime écrire, faire des montages vidéos, etc. Pour faire simple, dès que j’ai du temps libre je m’ajoute une nouvelle activité pour en apprendre d’avantage. J’habite à Noisy-le-grand et j’ai 20 ans. J’en avais 19 lorsque j’ai entendu parler de l’association YES Akademia (YAKA) pour la première fois à un stand au Grand 8 de Paris 8 Saint Denis en septembre 2017. Après avoir découvert l’ONG de YAKA, j’ai pris la décision de postuler pour faire parti de la 7ème promotion de son programme phare IMPOWER.

En effet, cette opportunité tombait à point : j’étais dans le flou, je ne savais plus si mes études de math et d’informatique m’intéressaient réellement. Il me fallait des projets concrets, de l’autonomie, m’ouvrir à de nouvelles thématiques et de nouveaux enjeux. J’avais besoin de faire une pause dans ma vie, de savoir où j’en étais et ce que je voulais.

YAKA m’a permis de prendre ce temps là quand j’ai été accepté au programme IMPOWER à partir de novembre 2017 : chaque samedi, je retrouvais des personnes de tous horizons, toutes plus inspirantes les unes que les autres, les lauréats et les staffs. J’ai échangé avec elles, partagé et débattu sur les thématiques abordées lors des ateliers, sur des thématiques comme l’auto-critique des médias, la solidarité dans le monde et l’écologie. On a effectué ensemble des maraudes, des sorties, des accueils d’autres jeunes d’autres pays et tout simplement des rencontres motivantes. Au fur et à mesure que les semaines passaient, je me suis découvert un intérêt pour des sujets qui m’importaient peu jusque là. Je suis devenue plus curieuse et informée.

Cette première phase du programme a duré 8 mois jusqu’à début juillet durant lesquels je n’ai cessé d’observer de nouvelles perspectives, tout en aiguisant la mienne.

Puis la deuxième phase d’échange interculturel du programme phare a ensuite eu lieu de mi juillet à fin août. Mon voyage en Inde dans le village de Galtare, à 2h de Mumbai. J’ai logé chez une famille incroyablement altruiste. J’ai passé des soirées entières à jouer aux cartes avec les copines de ma petite soeur d’accueil Nikita. J’ai eu des fous rires avec des locaux ne partageant même pas ma langue. Nous avons visité Mumbai le temps d’une journée, profité des sources chaudes d’un village pour se baigner, ou encore sommes montés à 8 dans des rickshaw réservés pour 4 personnes. Le paysage était juste magnifique à Galtare : nous étions entourés de rizières, de montagnes et de rivières. Il y avait même des cascades, où nous avons fini par nous baigner. Je n’avais jamais vu un vert aussi éclatant. Le dernier soir au village, nous avons fait un grand repas, et toutes les familles se sont regroupées pour passer ces derniers instants avec nous.

J’étais venu en Inde avec en tête tout plein d’idées d’ateliers à effectuer. Ce n’est qu’en arrivant au village que je me suis rendu compte que la plupart n’étaient pas faisables, à cause de la barrière de la langue, du manque de matériel, ou pour d’autres raisons. Mais cela ne m’a pas empêché de m’adapter et de trouver des nouvelles idées sur place. Cela m’a énormément appris sur prendre en compte les besoins des gens et non pas seulement ce que je souhaite faire. Il est difficile de prévoir à l’avance sans avoir eu un premier contact. Ce voyage est tout simplement une porte vers le monde, et il nous permet d’aller à sa rencontre.

Pendant ce voyage de 45 jours, qui paraissait une éternité sur place, avec mes camarades de la promotion on s’interrogeait tous à un moment ou à un autre sur l’impact que l’on aurait sur le village, les locaux. On voulait absolument apporter des solutions, construire des choses, financer un projet. On a eu peur de minimiser notre potentiel impact, peur de regretter de n’avoir rien apporté de concret aux villageois. D’ailleurs sur place, ce n’était pas immédiatement évident de se rendre compte du réel impact qui se produisait, autant sur le village que sur les lauréats français et indiens.

C’était que lors de notre départ que l’on a réussi à voir tout ce que l’on avait fait pendant les 45 jours : j’avais aidé à construire une machine à laver qui sera utilisé dans le village et pour la journée internationale de la jeunesse le 12 août j’avais co-construis un forum à Mumbaï avec plus de 150 jeunes indiens à débattre sur des sujets en lien avec le développement de la jeunesse. Mais plus que tout, j’avais connecté avec une nouvelle famille d’accueil qui je considère être ma propre famille. Et mon voyage ne s’arrête pas là car je compte bien les revoir un jour.

Je ne saurais trouver encore les bons mots pour décrire ce voyage d’échange interculturel de YAKA (cela fait que un mois et demi que je suis rentrée), mais si je sais une chose c’est qu’apprendre à découvrir ces personnes, ces enfants, ces adultes ou encore ces personnes âgées, partageant ma langue ou non, et me dévoiler à elles en retour, a constitué les souvenirs les plus précieux que j’en garde pour l’instant. Le côté incroyablement humain.

Aujourd’hui, je me sens prête à entamer ma troisième phase avec YAKA : je vais créer avec mes collègues de la promotion qui sont partis en Inde avec moi, des ateliers “low-tech” à Paris et je suis accompagné par un mentor plus que inspirant, Ibrahima. Et malgré que cette phase prendra fin en mai 2019 avec notre remise des diplômes, mon voyage avec YES Akademia ne s’arrête pas là : je suis fière d’être lauréate de la 7ème promotion d’IMPOWER by YES Akademia mais aussi de m’engager cette année auprès d’eux en tant que volontaire en service civique.

Pour les futurs lauréats du programme IMPOWER, osez. C’est le plus beau cadeau que vous pouvez vous faire, et vous ne serez jamais perdants. N’ayez pas peur de proposer vos idées. Prenez le temps de profiter de chaque instant, de chaque rencontre, car malgré ce que l’on pense, le programme passe très vite. Une personne m’a dit un jour qu’on pense souvent qu’en allant dans ces pays « moins avancés » c’est nous qui allons leur apporter des choses. On se trompe. Nous leur apportons du matériel tandis qu’ils nous apprennent la vie.

Cette personne avait raison.

2017

Nour, 19 ans, est en première année de Licence de mathématiques et informatique appliquées aux sciences humaines et sociales à l’Université Paris 8.
Elle a testé plusieurs sports tels que le badminton, le ping pong, le handball, le rugby et l’escalade. Dans l’ensemble, elle essaye de remplir son temps libre avec des activités gratifiantes. Par ailleurs, elle a un niveau intermédiaire en tunisien, en anglais et en arabe littéraire et elle a eu l’opportunité de visiter plusieurs pays d’Europe.

Cela fait déjà 3 ans qu’elle s’intéresse au monde associatif, et ce qu’elle trouve dommage est que nous n’avons pas tous le même droit de réaliser nos rêves. Dans un monde idéal elle voudrait que tout le monde croient en eux et puissent se réaliser leurs projets personnels et professionnels.
On dit d’elle qu’elle montre une force et une détermination remarquable. Une fille souriante qui a une forte volonté d’aider ainsi qu’un sens de la solidarité et elle n’hésite jamais à aider aux autres.